jeudi 7 août 2008

La dernière nuit...


Ce soir j'ai fait ma dernière nuit. La dernière veille à l'hôpital. Enfin, même pas une vraie entière, cinq petites heures, rien de très impressionnant comparé aux centaines (milliers?) d'heures que j'ai passé là-bas, à m'occuper des patients, tuer le temps, ou me précipiter aider des collègues victimes d'agressions.

Toutes ces heures de veilles, durant lesquelles j'ai petit à petit découvert le milieu de la psychiatrie et les fameux "fous" qui font toujours peur à tout le monde. Nuits durant lesquelles j'ai également eu des crée des relations super avec certain/es collègues, dans cette ambiance bizarre de la nuit, isolés à deux pendant 12 heures, parfois ne se connaissant pas du tout, et malgré tout échangeant des expériences hyper personnelles, et de nouveau très distants le matin lors de la remise de 7h.


Cette nuit, je ferme aussi peut-être la porte d'un douloureux passé, puisque en allant travailler là-bas, je suis inconsciemment retourné sur les traces d'un certain cousin qui y avait été patient près de 20 ans auparavant. Comprendre ce qui a pu se passer dans sa tête à ce moment là, pourquoi il a fait ça...


Et cette dernière (demi)nuit, je l'ai passée avec Olivier, le collègue qui m'avait encouragé à partir à Berlin, et qui m'avait appris que les gens, qui, comme lui et moi, aiment leur liberté, doivent sans cesse la créer et qu'il faut toujours lutter contre l'espèce de conformisme environnant qui a une peur panique de l'inconnu. Et donc de la liberté.

Et comme s'il fallait la fêter, cette dernière (demi) nuit, j'ai dû intervenir pour une (fausse) alerte d'urgence vitale, et une (vraie) agression au pistolet. Oui, oui, le mec le pistolet braqué sur sa tempe. Les collègues impuissants autour de lui. Et dont on a dû attendre l'arrivée d'une brigade spéciale de (beaux) policiers pour le désarmer.


Je suis arrivé là-bas il y a un peu plus de deux ans, jeune diplômé en économie voulant travailler dans le social. Je suis ressorti ce soir jeune "retraité" du social, en recherche d'un travail dans l'économie. Et admettant que le charme de son collègue Olivier le touche parce qu'il a quelque chose de plus que les autres collègues infirmières. Parce que c'est un garçon.

Inlassables compagnons durant ces deux années, ma lampe de veille et bip alarme. Je n'ai pas trouvé d'image du premier, mais voici le second. Au fond c'est la seule chose que je me réjouis d'oublier. Le gros bouton rouge au dessus. Celui qu'on n'appuie que dans une seule situation.

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